Par Bertrand Thimonier,
Président d'Adviso Partners
Dans ses vœux adressés aux Français, le Président de la République n’a pas cherché à tourner autour du pot. Entre les coupures d’électricité, l’augmentation des prix ou encore la résurgence d’une vague de Covid-19, Emmanuel Macron a longuement insisté sur les divers risques énergético-économico-sanitaires qui planent, telles des épées de Damoclès, au-dessus de 2023. Quelques jours plus tôt, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, prévenait que la croissance du PIB hexagonal serait, dans le meilleur des scénarios, « faiblement positive ». Quant à de nombreux banquiers, ils ne cachent pas, en privé, que l’accès à la liquidité va devenir beaucoup plus difficile dans les mois qui viennent. Le ton est donné...
Loin de moi cependant l’idée de sombrer dans la sinistrose, rassurez-vous ! Optimiste par nature, j’ai de bonnes raisons de le rester. Comme vient de le rappeler la Banque de France en marge de la présentation de ses dernières projections macroéconomiques, l’emploi, le pouvoir d’achat des ménages et le taux de marge des entreprises continuent d’abord de faire preuve de « résilience », en dépit des chocs successifs enregistrés depuis 2020. Ce faisant, même si l’économie française venait à entrer en récession, celle-ci demeurerait probablement « temporaire » et « limitée », toujours d’après les prévisions des experts de la banque centrale nationale. Autre motif de satisfaction, le climat des affaires mesuré par l’Insee était, encore en décembre, supérieur à sa moyenne des trente dernières années, signe que bon nombre de dirigeants d’entreprise peuvent encore garder le moral. Ajouté à cela, enfin, la détermination manifestée par les acteurs français du capital-investissement pour continuer d’accompagner le développement des PME/ETI sur nos territoires - avec 18,7 milliards d’euros levés (hors fonds infrastructures) lors du premier semestre 2022 selon France Invest, après 24,5 milliards d’euros en 2021, ils en ont il est vrai les moyens -, il ne m’en fallait pas plus pour aborder ce nouveau millésime positivement.
Positif assorti d’une sérénité modérée. Car il ne s’agirait surtout pas de faire l’autruche. Certes, beaucoup prévoient toujours d’investir, et ils ont raison de chercher à le faire en ces temps d’inflation soutenue, tandis que certains, notamment parmi nos clients, travaillent actuellement sur des projets de développement structurants. Pour autant, les défis à relever s’annoncent nombreux pour les dirigeants d’entreprise, entre la flambée des factures énergétiques et la fin du « Quoi qu’il en coûte », en passant par les difficultés persistantes de recrutement et la nécessité d’accélérer la transformation des modèles d’affaires.
Pour y parvenir, la stratégie poursuivie et les investissements envisagés devront bien entendu être pertinents. Mais ces préalables ne suffiront pas : ce qui primera plus que tout, à mon sens, c’est la capacité des responsables à anticiper, à accepter de regarder la réalité en face et, en présence de signaux faibles négatifs, à savoir prendre à temps les mesures qui s’imposent. Pouvant se matérialiser par une restructuration financière, une cession d’actifs ou une dilution résultant d’une augmentation de capital, il arrive que la potion à appliquer se révèle amère à court terme. Mais mieux vaut parfois savoir se couper un bras pour rebondir, plutôt que de s’enfermer dans un statu quo aux finalités potentiellement tragiques.
L’avenir appartient aux entrepreneurs agiles et ambitieux... à condition qu’ils aient aussi la juste appréciation. Et chez Adviso Partners, nous aimons les accompagner. Bonne année 2023 !