Par Bertrand Thimonier,
Président d'Adviso Partners
Il faut bien le reconnaître, les LBO n’ont pas toujours (eu) bonne presse. Solocal, Vivarte, La Saur, Terreal, Camaïeu, Novasep… Ces dernières années, les exemples français d’entreprises contraintes de mener de douloureuses restructurations du fait d’un endettement excessif hérité de leur rachat par des fonds d’investissement ne manquent pas, il est vrai. Pour autant, veillons à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !
Un développement sous le signe de la croissance
Depuis sa création en 2015, Adviso Partners a accompagné une centaine de dirigeants-actionnaires sur l’ensemble de la France, dont une large proportion dans le cadre d’opérations de capital-investissement (capital-développement, capital-transmission…). Et le bilan est sans appel : l’entrée d’un partenaire financier au capital s’est systématiquement traduite par une accélération de la croissance de la société, pour le plus grand bonheur de nos clients. Sinon, comment expliquer que plusieurs d’entre eux en soient aujourd’hui à leur deuxième LBO, voire à leur LBO tertiaire, à l’instar de HTL ?
De telles réussites sont loin d’être isolées. En décembre dernier, France Invest publiait deux études sur la création de valeur et les créations d’emplois des entreprises accompagnées par des partenaires financiers. Dans la première, il ressortait que les 317 sociétés de l’échantillon avaient vu, entre l’entrée et la sortie du fonds, leur chiffre d’affaires progresser en moyenne de 7,6 % par an, et leur excédent brut d’exploitation de 7,99 % en rythme annuel. Corollaire de cette croissance soutenue, 30 % de celles qui étaient des PME au moment de l’ouverture de leur capital sont, depuis, devenues des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Portant sur une population sensiblement plus large, à savoir 3 265 entreprises, la seconde étude évaluait quant à elle la hausse du nombre de salariés à près de 245 000 en l’espace de cinq ans, sous l’effet notamment de la mise en œuvre de stratégies d’acquisitions ciblées. Et encore, ces indicateurs quantitatifs ne mettent pas en lumière d’autres développements vertueux, comme la mise en place d’un plan stratégique pertinent ou de processus financiers éprouvés (credit management, pilotage de la performance…) qui ont d’ailleurs permis de traverser la crise du Covid-19 sans fracas.
Un levier de rétention des talents
Des perspectives d’autant plus séduisantes pour les dirigeants-actionnaires que les étoiles restent, en ce début d’année 2022, on ne peut mieux alignées pour envisager une telle opération. Déjà, les fonds de private equity continuent de regorger de liquidités abondantes, les capitaux levés mais non investis (« poudre sèche ») s’élevant à quelques dizaines de milliards d’euros en France. A ce titre, tous sont en quête active d’opportunités d’investissement, ce qui contribue à tirer les valorisations des cibles vers le haut. Au troisième trimestre 2021, le prix d’acquisition moyen des ETI européennes stagnait à 11 fois l’Ebitda selon l’Argos Index, proche de ses sommets historiques.
Confrontées à de nombreux défis (crise sanitaire, transition énergétique, transformation digitale, mouvement de consolidation sectoriel…), les entreprises vont, ensuite, devoir investir massivement dans les années à venir et, parfois, être amenées à faire évoluer en profondeur leur business model. Dans ces conditions, les ressources et l’expérience d’un partenaire financier ne peuvent qu’être les bienvenues. Enfin, la mise en œuvre d’un LBO constitue souvent l’occasion de faire entrer au capital les principaux managers. Or quoi de mieux pour les associer sur la durée au développement du groupe dans un contexte où les entreprises peinent à recruter ou à fidéliser leurs talents ?