Avec le second confinement et des perspectives de reprise économique en dents de scie - les économistes parlent de courbe en « W » - nous pouvons considérer que le fonctionnement de notre économie en période de pandémie de Covid-19 s'apparente à une économie d'urgence.
Toutes les énergies vitales se concentrent sur ce qui est absolument essentiel : l'accès aux masques, aux tests, aux soins, à l'alimentation, l'acheminement logistique et la poursuite du travail pour ceux qui le peuvent. Toute l'économie de la convivialité - de la restauration à la culture en passant par les cinémas et l'évènementiel - est placée en situation de coma artificiel car c'est là que se situe le front épidémique.
Nous avons appris que le 14 octobre dernier, « nous en aurons au moins jusqu'à l'été 2021 avec ce virus », ce qui veut dire que notre horizon de retour à la normale est bien l'horizon vaccinal et c'est pourquoi, les marchés ont si bien accueilli l'annonce de Pfizer ces derniers jours.
Mais plutôt que de nous résigner au fatalisme et à la dépression, de débattre entre l'urgence du moment et la relance pour « l'après », sachons tirer les leçons de la crise car, contrairement à ce que nous pensons, il n'y aura pas d'exact retour à la situation ex ante. La crise sanitaire, loin d'être une simple parenthèse, accélère irrémédiablement le train des mutations déjà en cours.
La difficulté fait naître le besoin de conseil car c'est le signe qu'il faut bouger. C'est ce qui justifie la raison d'être d'ADVISO PARTNERS : le conseil « même par gros temps », c'est-à-dire au-delà des conseils stratégiques M&A et financiers plus largement, la capacité d'apporter à ses clients entrepreneurs toutes les informations leur permettant d'avoir une vision claire pour anticiper, préparer l'après-crise et reprendre le développement.
La tech par exemple montre plus que jamais son rôle décisif dans le fonctionnement du marché, dans le maintien du lien effectif entre offre et demande, qu'il s'agisse de nouveaux modes de prospection commerciale comme de la possibilité de pouvoir accéder au client final. L'économie réelle est en train de comprendre qu'elle ne fera bientôt plus qu'un avec l'économie numérique. Les secteurs qui ont tardé à se numériser comme la restauration, l'industrie de base ou le retail sont aujourd'hui ceux qui pâtissent le plus de la crise actuelle. Ils sont obligés de se familiariser avec les nouveaux modes de consommation, la répartition de la valeur entre production, intermédiation et livraison, les nouveaux usages comme le Click and Collect pour pouvoir survivre. Les pouvoirs publics mais aussi des investisseurs privés sont déjà sur le pont pour financer l'effort de transformation numérique de l'ensemble de l'économie réelle, notamment des PME-ETI.
Nous allons faire face à un effet de correction darwinien de l'économie où seuls les plus solides, les plus agiles, survivront.
Or, l'agilité passe par l'innovation, qui nous permet de nous transformer, de ne pas être obsolètes.
Le recours massif au télétravail obligera aussi le management des entreprises à être plus agile, non pas pour passer au tout distanciel mais pour rendre possible la permutation des modes présentiel-distanciel au gré des besoins et des désidératas des collaborateurs.
Et c'est là que cette crise remet aussi le doigt sur quelque chose que nous avions un peu perdu de vue : le lien humain, d'autant plus indispensable que nous en sommes partiellement privés par les contraintes du confinement. Seul le maintien du lien permet de générer de l'engagement au sein des équipes. De l'autre côté, le management doit être inspirant en dessinant des perspectives et des projets porteurs pour conforter cet engagement dans ce collectif qu'est l'entreprise.
Tech, investissement, usages, nouveaux modes d'organisation du travail, meilleure valorisation du capital humain, l'innovation devra continuer à se décliner à tous les étages. C'est une des leçons majeures à retenir de la crise. C'est le seul trait d'union possible entre l'urgence et la relance.