Nous entendons partout nombre de commentateurs et d'experts évoquer le besoin d'une économie résiliente. Emprunté d'abord à la physique - propension d'une matière à reprendre sa forme initiale après le choc - puis à la psychologie avec Boris Cyrulnik pour désigner la reconstruction de soi après un trauma, le concept de résilience appliqué à l'économie emprunte aux deux tant confiance et mobilisation des facteurs de production sont décisifs pour la croissance.
Appeler à la résilience est bien évidemment essentiel mais peut vite faire figure de voeu pieux si l'on ne se pose ni la question des moyens à mettre en oeuvre, ni, ô combien essentielle, celle des délais de la résilience. Car ne nous y trompons pas. Nous allons faire face à un effet de correction darwinien de l'économie où seuls les plus solides, les plus agiles, survivront.
Or, la crise - le terme « Krisis » trouvant son origine dans la médecine - désigne ce moment critique où un organisme vivant bascule entre la vie et la mort. Positiver la sortie du déconfinement, c'est optimiser ce moment où l'entreprise devra ajuster ses priorités pour fixer le cap, remobiliser et redynamiser le collectif de travail par la communication interne, l'engagement et le retour à la solidarité, cerner et anticiper les marchés porteurs, allouer au mieux les facteurs de production disponibles pour redémarrer rapidement. La clairvoyance du dirigeant dans cette période économique délicate sera déterminante car toute erreur stratégique serait fatale. Il faudra penser et agir de manière « sharp » pour aller à l'essentiel et renouer avec ses fondamentaux. Notre mission chez Adviso Partners, c'est justement d'aider nos clients à y voir clair par un accompagnement sur mesure qui va leur permettre d'être mieux préparés, plus résilients, pour réaliser la mission confiée.
La résilience de nos mauvaises habitudes collectives est aussi à prendre en compte. Le pessimisme et l'autodénigrement sont des passions tristes françaises et ces forces sont déjà à l'oeuvre dans les médias. Risque d'effondrement économique, choc d'une ampleur inégalée depuis 1945, chômage de masse et catastrophe sociale à venir, les expressions fleurissent. Or, ce spectre du « No Future » est le meilleur moyen de ne pas nous faire repartir. Après l'activité zéro constatée dans les secteurs condamnés à la fermeture administrative, nous ne pourrons redémarrer avec « l'espoir zéro. ». La résilience face à la crise est aussi une résilience psychologique du chef d'entreprise.
Et il ne faudrait pas non plus s'accommoder d'une aspiration au « risque zéro » qui constitue le carburant du principe de précaution interprété comme un absolu. Car l'envie d'entreprendre et de créer de la valeur ne peuvent faire l'économie du risque, qui, vu positivement, est aussi celui de l'opportunité à saisir.
Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort est certainement le concept-clé de la résilience car la compréhension de nos erreurs passées, mais aussi de nos atouts qui nous ont permis de résister, est décisive. La résilience devient notre capital.
Bertrand Thimonier,
Président-Fondateur d'Adviso Partners