Après plusieurs crises sanitaires, les entreprises évoluent encore et toujours dans un environnement incertain du fait de la crise politique, énergétique, d’une économie “flat” et des tensions toujours palpables sur les financements. Les chiffres sur les défaillances battent record sur record trimestre après trimestre et les PSE se multiplient. Dix professionnels parmi les plus actifs du marché reviennent pour nous sur les tendances 2024 autour de Pierre Olivier Chotard, Secrétaire Général du CIRI.
‘‘Ce que l’on voit aujourd’hui c’est plutôt des entreprises qui ont réussi à faire leur redressement opérationnel, mais qui sont “tanquées” par la dette. Et sur lesquelles l’actionnariat, qu’il soit familial ou financier, ne veut plus remettre au pot. Il n’a pas forcément compris qu’ils étaient au bout de l’exercice et que s’ils ne remettent pas d’argent, l’entreprise allait déposer le bilan. C’est la vraie problématique.’’
Benoit Desteract
MdA : Benoît, chez Adviso Partners vous accompagnez beaucoup d’entrepreneurs qui ont traversé plusieurs crises. Tous les leviers ont-ils été actionnés pour redresser l’entreprise ?
Benoit Desteract, Adviso Partners : Ce que l’on voit c’est plutôt des entreprises qui ont réussi à faire leur redressement opérationnel, mais qui sont “tanquées” par la dette. Et sur lesquelles l’actionnariat, qu’il soit familial ou financier, ne veut plus remettre au pot. Il n’a pas forcément compris qu’ils étaient au bout de l’exercice et que s’ils ne remettent pas d’argent, l’entreprise allait déposer le bilan. C’est la vraie problématique que nous avons souvent là. Le paradoxe c’est que nous sommes face à des entreprises qui ont fait les corrections nécessaires ces 3 dernières années, mais qui n’ont plus les moyens de faire ces remboursements. Ils se disent “on a passé la crise de Covid, on a eu des soutiens de l’Etat, on a encore du temps…” mais en réalité ils n’ont plus de temps. Si on les prend suffisamment tôt, on arrive à trouver des solutions. Sachant quand même qu’on a beaucoup de mal à trouver des fonds de retournement pour remettre de l’argent frais et que les industriels ne sont pas au rendez-vous surtout qu’ils n’ont pas forcément l’habitude d’aller acheter une entreprise en écrasant de la dette. Pour eux, c’est... C’est comme s’ils allaient déjà abîmer leur relation bancaire. Alors qu’ils viennent pour aider une entreprise dans laquelle ils sont.