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On n’a pas la même temporalité
2024-07

Par Bertrand Thimonier,
Président d'Adviso Partners

 

 

Depuis la soirée du 7 juillet dernier, ces deux questions sont dans toutes les têtes, ou presque, des Français : quand le pays disposera-t-il d’un nouveau gouvernement ? Sur quelle majorité celui-ci s’appuiera-t-il ? Une fois la lumière faite sur ces inconnues, nous pourrons alors, je l’espère, partir en congés l’esprit un plus léger… avant de nous reposer le même genre d’interrogations à la rentrée. Comment l’exécutif parviendra-t-il à faire adopter le projet de loi de finances pour 2025 ? Qu’adviendra-t-il finalement de la réforme des retraites adoptée en mars 2023 ? Quid de celle de l’assurance-chômage ? Et, plus largement, des nécessaires politiques de stabilité fiscale et de relance de l’offre mises en œuvre par la présidence d’Emmanuel Macron depuis 2017 ? Ces réponses apportées, nos élus et responsables politiques passeront ensuite à autre chose, avec dans leur radar les prochains scrutins qui les concernent : les élections municipales en 2026, les présidentielles en 2027 (ou avant ?), les législatives en 2029 (voire dès l’été 2025 ?), etc.

Tel est le temps du politique, qui suit son cours habituel du débat démocratique. Nous y sommes habitués. Et pourtant...

Depuis la soirée du 7 juillet dernier, le temps s’est arrêté pour bon nombre de dirigeants de TPE, PME et ETI implantées dans nos Territoires. On les comprend : serait-il bien sensé de continuer de recruter et d’investir alors même qu’ils ne connaissent absolument pas les futures règles du « jeu » ? Car tout le problème est là. En avançant leurs pions avec des visées trop souvent dogmatiques, en abattant leurs cartes au dernier moment sur des mesures structurantes sans concertation préalable et sans avoir mené de réelle étude d’impact, en imposant des délais de mise en conformité restreints comme si un tel processus serait aussi simple qu’un lancer de dés, nos politiques en finissent par oublier un détail qui n’en est pas un. Leur temporalité n’est pas celle des entreprises, qui s’étale sur le temps long, voire très long.

Bien évidemment, le quotidien des chefs d’entreprise n’échappe pas au diktat du court terme. Mais s’ils veulent faire grandir et pérenniser leur actif, ces derniers n’ont pas d’autre choix que de voir plus loin, en anticipant et en s’adaptant aux grands défis d’aujourd’hui et de demain. Or force est de constater, à l’aune des transitions sociales, technologiques et écologiques que nous engageons actuellement, que ces défis ne manquent pas et qu’un gage de visibilité et de stabilité de la part du pouvoir politique est fondamental pour les affronter sereinement.

Quel que soit le casting imaginé par le futur hôte de Matignon, les dirigeants d’entreprise savent que l’avenir sera toujours plus inclusif, toujours plus digital et, surtout, toujours plus vert. Au-delà des convictions personnelles, ils le savent car leurs clients le leur demandent, leurs fournisseurs le leur demandent, les législateurs le leur demandent, à l’image de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui vient d’introduire l’obligation, pour plus de 10 000 entreprises françaises d’ici 2027, de publier un nouveau reporting de durabilité.

Malgré le brouillard qui opacifie actuellement sur la scène politique hexagonale, l’importance de ces enjeux fait que les patrons de TPE, de PME et d’ETI n’ont pas le luxe d’attendre. Aussi, quand certains d’entre eux me reparlent de dissolution, je leur dis « solutions ». Solutions pour relancer ou dynamiser le chiffre d’affaires, solutions pour diversifier les marchés sur lesquels leur entreprise est présente, solutions pour rendre leur business model plus efficient, durable, et donc plus résilient. Chez Adviso Partners, nous continuons d’avancer en ce sens, dans le sillage de l’adoption, fin 2022, d’une raison d’être et du statut de société à mission. C’est pourquoi notre rentrée s’annonce riche en matière de développements, avec notamment... Suspense !

Je vous donne rendez-vous en septembre pour le savoir. D’ici là, je vous souhaite de prendre du « bon temps » nécessaire pour se ressourcer et recaler nos horloges.