Par Bertrand Thimonier,
Président d'Adviso Partners
Entre la guerre en Ukraine qui a provoqué une flambée des prix de certaines matières premières agricoles (blé, colza et aussi tournesol) et des engrais, la fin des négociations commerciales entre les acteurs du monde agricole et les distributeurs en France (loi EGAlim 2) ou encore les rappels de plusieurs produits contaminés (pizzas : Buitoni ; chocolats : Kinder ; fromages : Graindorge), l’actualité des dernières semaines a contribué à braquer les projecteurs sur l’industrie agro-alimentaire. Les prochains mois ne devraient pas changer la donne, tant les défis qu’elle doit relever sont nombreux.
Des investissements massifs
A l’heure où l’Organisation des Nations Unies vient d’indiquer redouter un « ouragan de famines », il s’agit déjà de nourrir une population mondiale toujours plus abondante. Selon les projections réalisées par les diverses institutions internationales, celle-ci pourrait en effet compter 9 milliards d’individus en 2050, contre 8 milliards environ aujourd’hui. Face à la nécessité d’accélérer la transition écologique, il s’agit ensuite de poursuivre à marche forcée l’évolution des modes de production et de distribution. L’objectif est double : non seulement décarboner la filière - l’Association Nationale des Industries Alimentaires vise une réduction de ses émissions directes de gaz à effet de serre de 35% d’ici 2030 -, mais aussi favoriser l’émergence d’une économie plus circulaire, qui se traduirait notamment par un recours plus systématique aux circuits courts et par la conception d’emballages alimentaires moins polluants.
Pour y parvenir, les entreprises agro-alimentaires n’auront pas d’autre choix que d’innover. Sur ce plan, elles pourront certes compter sur la créativité de la « Food Tech », ces start-up qui développent des technologies appelées à rendre l’industrie agro-alimentaire toujours plus responsable. Mais elles devront surtout investir massivement pour se transformer en profondeur. Face à cette perspective, on ne peut que se réjouir de la récente décision du gouvernement de mobiliser, dans le cadre du plan France 2030, une enveloppe de 2 milliards d’euros visant à promouvoir « une alimentation saine, durable et traçable ».
Un secteur clé pour notre économie
Il faut dire que le soutien de cette industrie est critique pour notre économie. Générant un chiffre d’affaires annuel agrégé de quelque 200 milliards d’euros, les 15 500 entreprises agroalimentaires constituent le premier employeur industriel du pays, avec plus de 430 000 salariés. Elles représentent par ailleurs le troisième secteur contributeur à la balance commerciale française, avec un excédent dépassant 6 milliards d’euros, juste derrière l’aéronautique et la chimie. Alors que le déficit de cette balance a atteint l’an dernier un niveau record de près de 85 milliards d’euros, son apport est loin d’être anecdotique ! Caractéristiques qui nous sont chères chez Adviso Partners, enfin, 98 % d’entre elles sont des TPE et des PME, profondément ancrées dans nos territoires de métropole et d’outre-Mer.
Depuis ses débuts, Adviso Partners a accompagné plusieurs d’entre elles dans le cadre de leur levée de fonds ou changement d’actionnaires, parmi lesquelles Groupe d’AUCY, EUREDEN, Domaine du Coquerel, Les Vergers du Sud, le Groupe Saint-Aubin, Gilbert Lemelle, RIANS, , Amand-Bianic, VitaFrais ou encore ST MAMET. Ce n’est qu’un début.